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Lydía Zínovíeva-Anníbal

Lydia Zinovieva est née le 1er mars 1866 d’une famille noble; par sa mère, descendante du célèbre conquérant Annibal (également ancêtre de Pouchkine). Elle revendiquera ce nom lorsqu’elle commencera à écrire. Elle passe son enfance à Saint-Pétersbourg, une vie facile et aisée: sa famille vit dans le sillage de la cour d’Alexandre III. Son caractère rebelle et indiscipliné lui vaudra d’être exclue du gymnase. Elle est envoyée dans une école religieuse en Allemagne où elle reçoit le surnom de «diable russe». Elle retourne en Russie à dix-sept ans, et poursuit ses études avec un précepteur aux idées socialistes: Schwartsalon, historien à l’université, qui lui enseignera également l’histoire grecque et romaine. Ses idées la fascinent. Ils s’épousent et auront trois enfants. Puis Lydia décide de rompre et part à l’étranger. C’est en Italie qu’elle rencontrera Viatcheslav Ivanov, théoricien et chef de file du Symbolisme. Dès 1895, ils vivent ensemble, divorcent de leurs époux respectifs et se marient en 1899. Après l’Italie et Londres, ils résident à Châtelaine près de Genève. Puis quittent la Suisse et reviennent en Russie en 1905, pour s’installer à Saint-Pétersbourg dans l’appartement qu’on appellera «la Tour» et qui sera jusqu’en 1909 le plus important salon littéraire de l’Age d’argent. Anna Akhmatova, Goumilev, Blok y déclameront leurs vers. Outre la poésie et la littérature, «la Tour» est un lieu de débats tant philosophiques que religieux et mystiques; et voué au culte de Dionysos. Lydia Zinovieva-Annibal y est surnommée Diotima, du nom d’une des seules femmes philosophes de l’Antiquité, à qui Platon dédie quelques lignes du Banquet. Lydia Zinovieva-Annibal et Viatcheslav Ivanov en particulier sont à la recherche d’une nouvelle forme idéale de l’amour: une de leurs idées étant que deux personnes réunies par l’amour peuvent aimer une tierce personne et créer ainsi «le début d’une communauté d’un type nouveau, voire d’une église nouvelle où l’Eros s’incorporerait aux fibres les plus profondes de l’homme» (Margarita Volochine). Lydia Zinovieva-Annibal meurt à 42 ans d’une scarlatine, le 17 octobre 1907. Irina Léopoldoff-Martin  

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